Le vide spirituel, ce compagnon inattendu

Le vide spirituel… ou plutôt le silence spirituel. Car en réalité, il ne s’agit pas d’un vide, mais d’un silence profond de l’âme.
Un silence qui persiste malgré les méditations, les appels à mon inconscient, malgré les prières lancées à la vie pour qu’elle me réponde.
Rien.
Le silence.

Au début, je l’ai accepté, conscient qu’il était une étape nécessaire sur mon chemin. Mais ce silence est devenu pesant, lourd, étouffant. Un silence qui fait ressurgir l’égo, lequel tente désespérément d’expliquer ce silence, sans succès, avant de réclamer des distractions pour s’apaiser.

Je n’ai rien lâché, même face aux crises d’angoisse. Cela fait des semaines que je chemine dans ce travail intérieur. Et la vie, avec sa pédagogie implacable, m’a immobilisé : d’abord en bloquant ma voiture, puis en me blessant à la cheville, me clouant à l’inactivité professionnelle. Me forçant à rester seul avec moi-même, dans cette attente du bruissement d’une idée, d’une envie, d’un élan…

Mais pas d’une envie matérielle.
Car j’ai compris qu’en dépit de ma situation économique précaire, gagner de l’argent ne comblerait jamais ce silence. L’argent occupe le vide par des activités : manger, boire, sortir, acheter…
Mais lorsque l’activité s’achève, le silence revient. Plus dense. Plus pesant.

Et puis, une prise de conscience est survenue : Et s’il n’y avait rien ?
Pas de chemin de vie tracé. Pas de destinée pré-écrite. Rien à attendre.
Cette pensée a été suivie d’une profonde déception. Tout ce chemin parcouru, toutes ces recherches spirituelles, pour en arriver à cette évidence…
Et pourtant, ce fut aussi un soulagement. Se dire qu’il n’y a plus rien à attendre allège un instant le poids que l’on porte.

Mais le soulagement fut de courte durée, car le silence, lui, est resté.
Pourtant, ce changement de perception a ouvert une brèche. J’ai entendu une petite voix intérieure me souffler :

“Et si tu écrivais un message à ton frère ?”
“Et si tu trouvais une société à reprendre ?”

Ces pensées ne sont plus des objectifs, mais des évidences conscientes.
L’égo est revenu, me murmurant :

“Tu ne devrais pas, c’est trop dangereux…”

Je l’ai remercié pour sa présence protectrice.
Et puis, la voix est repartie, et le silence est revenu.


“Et toi, comment vis-tu le silence qui précède la naissance d’un nouvel élan?”